États-Unis : le programme (très) réactionnaire de la Cour suprême

Politis  • 4 juillet 2023
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États-Unis : le programme (très) réactionnaire de la Cour suprême
La Cour suprême des États-Unis, à Washington.
© Tim Mossholder / Unsplash.

Abandon de la « discrimination positive » dans les universités, rejet du plan d’effacement des dettes étudiantes, légalisation du refus de service commercial à des couples homosexuels : cette salve de décisions ultra-conservatrices de la Cour suprême des États-Unis scande l’anniversaire de son arrêt de juin 2022 signifiant l’abandon du droit à l’avortement. Une telle régression avait sidéré même chez les républicains modérés, et bien au-delà des États-Unis. Six des neuf juges de l’institution, nommés à vie par le président (dont trois le furent par Donald Trump), sont d’opinion conservatrice très affirmée. Jeudi 29 juin, la Cour « extrême », comme elle est brocardée, donnait raison aux universités rejetant les critères favorisant l’entrée d’étudiant·es afro-américain·es (discrimination positive), une mesure anti-ségrégation. Puis elle validait l’argument d’une conceptrice chrétienne de sites Internet qui refuse de travailler pour des mariages homosexuels au nom de sa liberté religieuse. Elle bloquait aussi le très important plan Biden (400 milliards de dollars) d’annulation de la dette étudiante, qui étrangle quelque 43 millions de personnes dans un pays où les études supérieures coûtent une fortune. En un an, la Cour suprême s’est révélée un acteur politisé de premier plan, dérogeant à une tradition d’équilibre et de respect des pouvoirs exécutif et législatif. Et en décalage croissant avec une majorité de l’opinion : son taux d’approbation est tombé à 30 %.

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